2. DE MOHO A LA PAZ (Pérou - Bolivie)
A. La rive Est du Lac Titicaca / B. Jungle et Pampa (Rurrenbaque)/ C. La Paz
A. Rive Est du Lac Titicaca (de Moho à Achacachi)
Vendredi 2 juin (1 mois de voyage !)
Nous voici à La Paz depuis mardi après 5 jours de vélo depuis Moho le long du Lac Titicaca par sa rive Est.
Ce côté du lac Titicaca est sauvage et très nettement moins emprunté que l’autre côté, par contre les nuages ont visiblement une petite tendance à y séjourner un peu plus (lorsque nous étions sous la pluie, l’autre rive semblait ensoleillée).
Les premiers kilomètres entre Moho et Tilali étaient vraiment superbes : route goudronnée longeant le lac, quasiment pas de voitures, des petites maisons traditionnelles partout, des moutons, des lamas, des vaches, des ânes, des cochons un peu partout dans les champs attachés à des cordes pour brouter chaque jours des zones différentes. Et de temps en temps, une femme en tenue traditionnelle qui vient récupérer ses trois moutons et deux lamas pour les changer de places ou les rentrer… Et une superbe vue sur le lac avec des oiseaux, des roselières, des criques, des petites iles …. Vraiment très beau.
Tilali est le village frontière côté péruvien, nous y sommes arrivés vers 11h du matin. C’est là que qu’il faut -à présent- faire tamponner la sortie du Pérou sur les passeports. En arrivant au bureau de l’immigration, nous sommes tombés sur trois cyclos-séniors qui attendaient depuis 3h la personne qui devait apporter le tampon de la grosse ville, ils sont finalement partis sans… et nous avons eu la chance de bénéficier de ce tampon qui ne nous était pas destiné mais qui est arrivé après 30 mn d’attente.
Entre Tilali et la première ville de la Bolivie, Puerto Acosta, il y a 15 km de piste et 300 m de dénivelé positif puis négatif, donc beaucoup pour nous. Cette partie était très jolie et montagneuse mais très dure pour les filles. En plus nous avons été suivis par un gros nuage noir menaçant et une peur d’avoir l’orage au col à plus de 4000m, ce qui nous a un peu boosté. Finalement pas d’orage mais de la pluie et du froid. A Puerto Acosta, il a fallu faire tamponner notre passeport pour l’entrée en Bolivie. Normalement il donne 30 jours, mais nous avons réussi à négocier 90 jours avec un gars plutôt très sympa qui aiment bien les cyclos.
Entre le Pérou et la Bolivie nous avons constaté quelques changements : Moins de femmes en tenues tradionnelles, ou bien des tenues moins élaborées. Quasiment plus de Lamas sur cette partie bolivienne du parcours, et beaucoup plus de cochons. Les filles ont d’ailleurs craqué et nous harcèlent pour que l’on prenne un cochon à la maison au retour. Et surtout nous regrettons les bons petits restaurants où pour moins de 2 € on avait une bonne soupe, un bon plat (même si c’était toujours un peu pareil riz, patate, poulet) et un thé. Ici on ne retrouve plus ces menus et pour manger correctement il faut payer plus cher.
A partir de Puerto Acosta, nous avons retrouvé le bitume, la circulation et de plus en plus de voitures. Et surtout de la pluie à partir de midi jusqu’à la nuit ; et même des averses de grêles à plusieurs reprises le midi. Donc assez désagréable et surtout pas vraiment normal pour cette saison habituellement plutôt sèche. Tous les matins nous avions un ciel assez dégagé et tous les matins Corinne se projetait sur un beau bivouac au bord du Lac Titicaca, mais tous les midis ses espoirs tombaient à l’eau. Nous avons réussi à trouver tous les soirs un hôtel ou un endroit abrité (payant) pour la nuit. Mais nous avons constaté que le fait d’être avec deux enfants, vaguement abrités d’une grosse averse dans un bled paumé sans hôtel et avec un sol détrempé, n’apitoyait pas trop les gens, « allez voir à l’école » , « ha il y a personne …» alors en gros débrouillez-vous. Dans ces situations-là, nous regrettons vraiment les pays musulmans. Pour cette fois-ci, il a fallu attendre 1h la fin de l’averse, avant de reprendre une grosse montée pour arriver à une petite ville. Les filles étaient vraiment dégoutées et cela a été assez dur de les motiver à repartir. Mais nous n’avions pas trop le choix. Une autre fois, il était 13/14h et la pluie ne semblait pas vouloir s’arrêter. En arrivant à un gros village, l’hotel était fermé et il fallait attendre le soir le retour du propriétaire (du champ). Nous ne voulions pas attendre ni rouler les 20 km restant sous la pluie. Nous avons donc demandé à chaque collectivo (minibus) qui passait s’il voulait bien nous prendre, mais 4 personnes avec 4 vélos à caser sur le toit cela n’est pas facile quand on est « sur la route » (et pas au terminal des bus). Donc aucun ne voulait nous prendre. Un gros camion est passé avec une famille, on a tenté « 4 personnas, 4 biciclettas, 40 bolivianos (6 €), Ok ? » et c’était Ok. Les filles (très heureuses de ne pas avoir à pédaler sous la pluie) sont allées dans la cabine devant et nous dans la benne. Mais arrivés au village suivant il n’y avait pas d’hotel ouvert (le propriétaire était au champ…). On est allé demander à un Papi qui s’occupait ( ?) d’un projet public d’éducation familiale. Il avait des pièces disponibles, dont une avec un lit. Nous nous sommes mis d’accord pour 30 bolivianos (5€) et l’on a réussi à aménager cette pièce pour passer une bonne nuit.
A Achacachi, à 90 km avant La Paz (soit 2,5 jours de vélo). Après une nuit d’hotel dans cette ville sans intérêt, nous nous équipons pour partir à vélo. Dehors nous constatons que la pluie est déjà là le matin et que l’horizon est bouché partout. Les filles nous supplient « allez, on peut prendre un collectivo pour La Paz… » et elles n’ont pas trop de mal à nous convaincre vu le temps vraiment très humide. Mais ce n’est pas aussi simple qu’au Pérou de mettre les vélos sur les collectivos et il faut discuter longuement (et s’énerver un peu) pour réussir à faire accepter nos vélos. Le trajet en collectivo dure 1H30, avec un ciel bouché et de la pluie tout le trajet sauf à l’arrivée sur La Paz où nous avons une tempête de neige ! Nous pensions descendre en vélo depuis le terminus de La Paz Alto (4000 m) jusqu’à La Paz (3600 m) mais vu la neige abondante ce n’était pas envisageable, nous avons à nouveau discuté et négocié avec le chauffeur pour qu’il nous descende. Et arrivée à La Paz bas, pas de neige et les gens sont surpris (cela passe d’ailleurs aux infos du soir).
Nous sommes donc installés à La Paz depuis quelques jours, ville immense mais pas désagréable. Nous sommes dans le quartier de l’église San Francisco, quartier très touristique mais plutôt sympathique. Nous avons pris le téléphérique qui survole la ville, impressionnant cette ville immense dominée par les montagnes enneigées.
Initialement nous devions descendre à la jungle (Apolo) à vélo, mais pour diverses raisons cela semblait compliqué donc nous n’y sommes pas allés. Nous avons finalement fait le choix d’une solution plus confortable et nous partons cet après-midi pour une semaine, sans les vélos, à Rurrenbaque pour une petite expédition au Parc Madidi et dans la Pampa. Nous serons de retour à La Paz Vendredi soir prochain.
(autres photos à venir)
B. Jungle et Pampas (Rurrenbaque)
Lundi 12 juin
Nous avons donc fait le choix de laisser nos vélos et de nous faire "plaisir" en allant passser une semaine dans les basses altitudes en Amazonie autour de Rurrenbaque.
Tout d'abord avec une excursion de 3 jours dans la Jungle dans la réserve Serere (Madidi Travel). On s'est régalés. On a vu plein d'animaux : beaucoup de singes, des serpents, des paresseux, des aras, des chauves souris, quelques caimens, un tapir, ... On était logé dans la forêt dans un logement isolé. Marion a eu la chance d'être choisie par le singe semi domestique du site qui a flashé sur elle !
Ensuite nous avons passé 3 jours dans ce qu'ils appellent la Pampa, grosse zone humide le long de la rivière Yucuma. Coté logement ce n'était vraiment pas terrible (le mot est faible). Mais nous avons vu quelques animaux différents : beaucoup de tortues, des caimens sur le site, des capibaras et beaucoup d'oiseaux, ...Et surtout nous avons nagé avec les dauphins roses d'eau douce. Charlotte s'est fait mordiller les pieds par des dauphins qui voulaient jouer et Marion s'est fait tirer la corde de la bouée sur laquelle elle était. Dans les deux cas , elles ont beaucoup hurlé. Il faut dire que l'eau est totalement marron, que l'on peut voir le dos des dauphins quand ils s'approchent et ensuite on ne sait plus trop où ils sont. Et puis c'est la même rivière où l'on admire les caimens et où l'on pêche les piranhas... donc ce n'est pas très rassurant !!!! Ci dessous des photos de cette petite parenthèse chaude et pleine de moustiques.
La jungle
La "PAMPA"
La Paz
Nous avons beaucoup aimé La Paz, son téléphérique, ses montagnes enneigées qui surplombent la ville, son quartier touristique avec toutes ses boutiques si bien achalandées pour les touristes que nous sommes (mais étant à vélo nous n'avons malheureusement quasiment rien acheté ...), ses glaces, ....
Et nous avons eu la chance de tomber sur le carnaval annuel, impressionnant. Cela dure 1 jour durant lequel cela n'arrête pas de défiler. Il y a des représentations et des costumes par ville et/ou par région et tout un circuit dans la ville. Des estrades et des bancs sont installés des deux cotés des rues. Sur les gros axes on ne peut pas accéder à la rue et la seule possibilité et de se mettre sur les estrades payantes. Depuis notre hotel nous avons eu la chance d'accèder directement à la rue ce qui nous permis d'être directement dans la rue pour les photos. Nous y sommes passés le matin (par hasard), l'après midi puis le soir, et on a constaté une nette évolution : le matin il n'y avait pas grand monde sur les estrades et les gens étaient normaux, le soir c'était bondé, on avait du mal à avancer et ils étaient tous avec leur cannette de bière. D'ailleurs on a préféré ne pas s'eterniser le soir car c'était limite. Le lendemain (dimanche), il y avait encore quelques groupes qui trainaient par ci par là mais surtout il y avait des hommes qui titubaient de partout ...
François a profité de notre séjour à La Paz pour aller faire la "route de la mort" . Il s'agit d'une descente de 63 km où l'on passe de 4700 m à 1000 m d'altitude en 3H. Elle n'est plus utilisée par les camions et véhicules depuis plusieurs années, mais à l'époque il y avait 200 morts par an sur cette route où il était dangereux de se croiser pour les bus et camions qui risquaient de tomber dans le ravin. Aujourd'hui elle ne présente pas de danger particulier pour des vélos car le chemin est large.
La Paz
Carnaval annuel de La Paz